Ouvrage consacré aux populations situées entre deux cultures. Que se passe-t-il lorsqu'un individu est amené à quitter son pays et sa culture pour aller vivre au sein d'un pays associé à une autre culture ? Où pour le dire encore autrement, qu'arrive-t-il à des personnes de la première comme la seconde génération issues de l'immigration et qui se trouvent soudain entre ici et là-bas, entre sphère privée et sphère publique, entre deux langues et deux cultures ?
Analyse de l'ethnogenèse de ces trois peuples, leur histoire. Leurs statuts de peuples libres devenus réfugiés montrent bien des similitudes. Ils ont traversé des conflits, subi des invasions... (extrait de la quatrième de couverture).
A l'heure où la Turquie et l'Union Européenne entament les négociations d'adhésion, l'existence d'une population européenne d'origine turque (de trois à quatre millions) a permis l'émergence de relations denses et quotidiennes entre les deux espaces géographiques. Il est ici question de l'ensemble des relations physiques (les personnes), économiques, sociales, culturelles, véhiculées par des systèmes de transport et de communications. Cet ensemble de relations est dit ici circulation migratoire. La question posée est celle de l'émergence d'un nouveau type de diaspora, ou de celle d'un autre rapport à l'espace, construit autour de réseaux variés.
...A partir d'enquêtes de terrain de longue durée, douze chercheurs en sciences sociales et acteurs de terrain réfléchissent ensemble à cet aspect peu exploré des migrations internationales : l'influence des sociétés locales d'accueil - qu'il s'agisse de quartiers, de ville, de départements, de « pays » - sur les configurations migratoires. Les exemples sont pris dans plusieurs pays européens (Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas) ainsi qu'au Québec et dans différentes régions de France, dont la Bretagne... (extrait de la quatrième de couverture).
Après avoir étudié l'image ancienne et les réalités mouvantes de la Turquie, l'auteur analyse ce pays en tant que pays d'immigration, carrefour des migrations internationales, puis en tant que pays de transit, pour se focaliser ensuite sur les formes récentes des mobilités turques et des mobilités observées en Turquie : personnes déplacées par suite des opérations militaires contre le PKK, nouvelles destinations turques, migrations de retraités européens vers la Méditerranée, réfugiés non européens, mobilités du commerce à la valise, prostitution des "Natasha", migrations de transit, nouvelles mobilités transfrontalières en Bulgarie, Grèce et Chypre. Pour l'auteur, il est nécessaire de revoir la terminologie récente des migrations pour qualifier toutes ces formes de mobilité, de migrations et de territorialités.
Cet ouvrage résulte d'une recherche pluridisciplinaire à l'université Marc Bloch de Strasbourg. Il associe des enseignants-chercheurs et membres du CNRS de Paris, Poitiers, Toulouse et Liège à une proposition de réponse collective à la question suivante : Sur quels fondements reposent la survie et le dynamisme de ces acteurs mal connus du jeu économique que sont les immigrés ? Depuis le début du 20ème siècle, des immigrés créent des entreprises dans des secteurs délaissés par les populations d'accueil : habillement et confection entre les deux guerres, artisanat du bâtiment puis épicerie, alimentation et restauration. Ces hommes et femmes incarnent une figure de la modernité en ce qu'ils parviennent à travers leurs activités commerciales à combiner l'attachement à une communauté d'origine et l'entrée dans le monde des techniques et des marchés. Ce tour d'Europe occidentale passant par les différents quartiers strasbourgeois révèle que le succès de ces entreprises relève d'une nécessaire exploitation de la solidarité familiale.
La majorité des mariages contractés par les deuxièmes générations turques vivant en France sont des mariages arrangés par les familles, contractés entre cousins. Mariages arrangés, avec l'assentiment des époux qui fait de l'endogamie la règle mais qui ne sont pas pour autant des mariages forcés. Les vraies difficultés concernent surtout les femmes conjointes de Français, d'un niveau social supérieur à leur mari, et qui découvrent à leur arrivée en France, des conditions de vie parfois difficiles.
Les migrants irréguliers sont doublement victimes. Quittant des situations difficiles, sinon invivables, dans leur pays d'origine, ils sont souvent confrontés à des carences graves en matière d'accueil et de gestion de politique migratoire, dans les pays de transit et dans les pays d'arrivée. Les nouvelles configurations de la migration irrégulière en Europe tente de dresser un constat d'ensemble sur les questions complexes liées à la migration irrégulière, telle que la migration clandestine et/ou illégale, la demande et le refus d'asile ou la traite des êtres humains sous diverses formes. Stéphane de Tapia, indique quelques pistes de travail à explorer pour, sinon régler le problème, au moins améliorer la gestion souvent aléatoire de ces flux migratoires en Europe. (Extrait de la présentation éditeur)
L'article propose un bref rappel de ce qu'est le champ migratoire turc à la fin 2001 avec pour objectif de présenter aux lecteurs francophones les sources turques de l'étude de ce courant migratoire : présentation et bilan critique des rapports YIHGM (Direction générale des Services aux Travailleurs Emigrés) et IIBK (Is ve Isçi Bulma Kurumu / Office du Travail et du Placement).
On oublie souvent que la Turquie a été un pays de l'immigration. L'empire Ottoman transformé en république a attiré depuis 1771 des millions de réfugiés et personnes déplacées à l'occasion de nombreux conflits dans les Balkans, les pays de la Méditerranée occidentale, du Caucase et de la Mer Noire, voire en Sibérie ou au Xinjiang chinois. L'article propose un bilan politique de la Turquie, venu de ces réfugiés qui ont dans l'émergence de la Turquie contemporaine, joué un rôle immense, non seulement de par leur apport démographique mais aussi par le transfert de leurs idéologies, croyances et convictions.
A partir de trois minorités éthniques orginaires de Haute Asie, les Kazakhs, les Kalmonks et lesTibétains, l'étude retrace l'histoire oubliée de ce flux migratoire qui a pour caractéristique commune d'avoir ou d'avoir eu une intégration ou une assimilation en France extrêmement rapide qui tient pour partie à son héritage nomade ou persécuté pour des raisons politiques ou religieuses. Derrière ces peuples et leur exil, le travail d'érudition soulève des questions de fond : les présupposés identitaires culturels, religieux, politiques s'invisibilisent mais jusqu'où et pourquoi ?
Dans ce dossier, on assiste à l'émergence de nouveaux mécanismes de construction communautaire ou à la montée de nouvelles formes d'appartenance qui n'ont plus grand'chose à voir avec les processus migratoires traditionnels.
Dans le contexte très particulier de l'émigration turque, la communication et la circulation des informations et des idées par le biais des médias revêtent une importance particulière. Depuis les premières créations d'organes de presse en Allemagne à la fin des années 60 jusqu'à la prolifération des antennes paraboliques destinées à capter les chaînes de télévision turques, la réponse à cette demande d'informations et de liens avec le pays d'origine n'a cessé de s'accroître.